Calcul du risque de fractures et prise en charge de l’ostéoporose dans le milieu des soins primaires – Toujours de graves lacunes à combler



Risk calculation and osteoporosis


Selon des preuves publiées dans une étude réalisée récemment au Canada, intitulée Use of an electronic medical record dashboard to identify gaps in osteoporosis care, malgré les Lignes directrices de pratique clinique (LDPC) en matière d’ostéoporose et les calculateurs de risque de fractures, on observe encore de graves lacunes dans les méthodes de calcul du risque de fractures et la prise en charge de l’ostéoporose dans le contexte des soins primaires. Il faut trouver d’autres stratégies pour corriger ces graves lacunes observées chez les médecins de famille.

L’ostéoporose est une maladie chronique traitable, et le risque de fractures ostéoporotiques peut être réduit par le traitement. Cela dit, des études ont révélé des lacunes entre la survenue d’une fracture de fragilisation et le diagnostic ainsi que le traitement de l’ostéoporose. Les Lignes directrices de pratique clinique fournissent des recommandations en matière d’évaluation et de prise en charge de l’ostéoporose, et précisent que la prise en charge de l’ostéoporose devrait se fonder sur l’évaluation du risque absolu de fractures liées à l’ostéoporose. Pourtant, l’Agence de la santé publique du Canada a récemment signalé dans un rapport qu’au Canada, moins de 20 % des gens qui subissent une fracture liée à l’ostéoporose reçoivent un diagnostic d’ostéoporose, ont passé une ostéodensitométrie ou reçu une ordonnance pour un médicament en lien avec l’ostéoporose dans l’année suivant la survenue de la fracture.

À l’aide d’un outil intégré aux dossiers médicaux électroniques (DME) appelé ADVANTAGE OP EMR, 84 médecins de toutes les régions du Canada ont fait part de leur expérience pratique au sujet du test d’évaluation de la densité minérale osseuse (DMO), du calcul du risque de fractures sur 10 ans et du traitement des patients présentant un risque élevé d’ostéoporose.

Voici quelques-uns des principaux résultats de l’étude:

Selon une autre étude menée en Ontario auprès de 1054 médecins de famille, 77 % des médecins de famille ontariens estimaient que le manque d’outils intégrés au DME constituait un grave obstacle à l’adoption des lignes directrices de pratique clinique en matière d’ostéoporose.

L’ostéoporose est une maladie qui rend les os minces, poreux et fragiles et accroît le risque de fractures. Au moins une femme sur trois et un homme sur cinq subiront une fracture ostéoporotique au cours de leur vie. Les fractures ostéoporotiques sont plus fréquentes que la crise cardiaque, l’accident vasculaire cérébral et le cancer du sein réunis. Une personne ayant subi une fracture de la hanche sur trois en subira une autre au cours de l’année suivante; plus de une personne sur deux subira une autre fracture au cours des cinq années suivantes.

En 2020, l’Agence de la santé publique du Canada a reconnu que l’ostéoporose constituait un grave problème de santé publique au Canada et dans le monde. Ce sont les fractures liées à l’ostéoporose qui représentent le plus grand défi en matière de santé publique. Ces fractures sont associées à une morbidité, à une mortalité et à des coûts importants. Bien qu’il existe des moyens de réduire substantiellement le risque de fractures ostéoporotiques, la plupart des personnes à risque élevé de fractures ne se soumettent pas au dépistage et ne suivent pas les traitements qui conviendraient.